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Extrait témoignages de "Devenir une autre" - Magali

Magali

Certaines douleurs se manifestent lors des repas, la digestion devient compliquée parfois accompagnée de diarrhées par moment. Je mets ça sur le compte du stress (…)

Le corps parle de lui-même, j’attaque une année de streptocoques mal soignés, suivie de mononucléose sans aucun arrêt de travail. (…) je me tords de douleurs pelviennes, ne pouvant plus avoir de rapport, je passe mon IRM et le verdict tombe, j’ai une endométriose. Je revois encore la tête de mon conjoint qui me dit : « est-ce que ça va s’arrêter un jour ? » Je sens un relâchement de sa part, je ne peux que lui accorder, mais moi je n’ai pas le droit de me relâcher, j’en veux à la terre entière. (…) On m’expose un cas probable d’infertilité, mon conjoint désirant un enfant, je lui propose une séparation, car je suis plus âgée et cette maladie risque de ne pas lui donner cet enfant désiré. (…) Il refuse bien sûr, me dit être là pour toujours, que l’on va traverser cette épreuve ensemble, qu’on va y arriver. (…) Je consulte un acupuncteur à qui je dois énormément. Elle me dit de ne pas me faire opérer, m’explique après avoir lu mon IRM par CD que mon endométriose, elle peut la gérer par pharmacopée. Elle me sauve la vie, mais à quel prix ? Mon conjoint prend de la distance, fuit la maison. Je ne trouve pas cela normal. Mes douleurs et le quotidien se compliquent. (…)

 

Malgré des symptômes différents, j’ai consulté le professeur spécialisé en endométriose à Toulouse qui en dix minutes me programme une opération. À partir d’une échographie sur mon nodule, un toucher vaginal et hop, on va vous couper un morceau d’anus.... Je suis repartie démoralisée, me voyant finir avec une poche… (…)Je suis revenue faire une IRM de contrôle deux ans après le premier diagnostic. Le médecin ne voit pas d’évolution, ni de problème au point d’opérer d’autant que j’ai déjà un enfant. (..) Je refuse tout traitement hormonal. D’ailleurs, j’ai fait le test avec et sans pilule, le résultat est identique pour moi.(…) Le plus difficile, ce sont les réflexions des autres en fait : « punaise, t’es tout le temps malade toi, comment tu fais ? », « t’as vu ton ventre, t’as loupé le test de grossesse ? », « tu fais moins musclée, arrête le chocolat », ou les collègues qui te disent « punaise, j’ai la gastro ». Tu as juste envie de leur dire de se taire « moi ça fait un an ». (…)Les recherches avancent concernant l’endométriose, mais dans l’ombre. L’avenir appartient à ceux qui rêvent.